Du méthanol vert sort désormais d’une usine danoise, “une percée spectaculaire”

Depuis son inauguration, mardi 13 mai, une usine danoise produit du e-méthanol à grande échelle, une “première mondiale”, selon la presse du royaume. Ce carburant vert servira notamment à alimenter des porte-conteneurs et à produire des briques de Lego.
En rase campagne danoise s’écrit une nouvelle page de l’histoire de l’industrie du carburant, à en croire la presse du royaume. C’est là, à Kasso, commune du sud-ouest du pays, qu’a été inaugurée, mardi 13 mai, “la première usine au monde produisant à grande échelle du carburant vert e-méthanol” destiné à être commercialisé, clame le quotidien danois Jyllands-Posten.
Fonctionnant principalement grâce à un immense parc solaire mitoyen, l’usine doit produire, au terme d’un procédé technologique complexe, quelque 42 000 tonnes par an de ce “carburant liquide respectueux du climat”, précise l’envoyé spécial du journal.
L’empreinte carbone de l’e-méthanol ainsi produit est “réduite de 97 % par rapport aux produits d’origine fossile”, affirme sur son site la compagnie danoise European Energy, qui détient l’usine à 51 % (le reste appartenant à la japonaise Mitsui).
Parmi les personnes invitées à l’inauguration le 13 mai se trouvaient des représentants de trois entreprises danoises ayant déjà conclu des accords pour l’achat de ce carburant vert. Mærsk, la deuxième compagnie maritime au monde, l’utilisera pour certains de ses porte-conteneurs de dernière génération, dont l’un a “fait le plein” dès lundi dans un port distant de 10 kilomètres, précise le quotidien de Copenhague Politiken.
À terme, l’e-méthanol “sera aussi utilisé pour produire du plastique plus écologique” que Lego emploiera pour ses jouets et la compagnie pharmaceutique Novo Nordisk pour ses stylos à insuline, ajoute l’agence de presse danoise Ritzau, citée par le site danois Berlingske.
Si la capacité de production du site de Kasso reste très réduite (à titre de comparaison, Mærsk aura besoin de 1 million de tonnes en 2030), ses propriétaires travaillent déjà à une seconde usine. “Nous allons décider de l’endroit où la placer dans les six mois”, a confié Knud Erik Andersen, le fondateur d’European Energy, à Jyllands-Posten, sans exclure un emplacement à l’étranger.
Après des années de scepticisme à l’égard des technologies (dites “Power-to-X”) convertissant l’électricité renouvelable en d’autres formes de vecteurs énergétiques, la “percée” effectuée grâce au site de Kasso “a de quoi rendre fier”, estime le professeur Soren Linderoth, du département énergie de l’université de technologies du Danemark. “C’est une étape importante et spectaculaire”, affirme-t-il même dans Politiken.
Avec cette nouvelle usine, pointe Jyllands-Posten, “Knud Erik Andersen a fait un premier pas dans la lutte contre des Chinois déterminés à s’imposer sur le marché mondial des carburants verts liquides”.
Courrier International